Pensée.

Publié le par Gabonia Maria Madeus

Je pense à toi, quand mes yeux se perdent dans le vide, ce soir. Je voulais t’écrire, en écoutant une petite musique triste, comme je sais bien le faire… Mais je n’ai pas pu, pas de manière honnête, et j’ai jeté tout ce que j’avais commencé à dire. Je me sens comme perdue entre tous ces sentiments contradictoires qui semblent m’assaillir… Entre la honte et les regrets, je sens cette petite pointe de curiosité qui me demande ce que tu es devenu… Entre la tristesse et la colère, ce brin de désir de retrouver l’ami que tu as été. Je pense à toi, quand mes yeux observent les vagues, ce soir. Entre l’odeur du sel, le vent du grand large et les petites éclaboussures qui atteignent mes mollets, j’aurais pu penser à d’autres choses… J’aurais pu penser au bonheur d’être libre, capable encore d’aller marcher quelques minutes avant le coucher du soleil sur la plage, et profiter des couleurs du ciel tandis que l’étoile disparaît de l’autre côté du globe. J’aurais pu penser à ce matin d’été où mes parents nous ont emmenés nous baigner avant de déjeuner sur la plage, et au plaisir que j’ai pris à manger mes sandwichs en regardant la mer s’en aller. Mais au lieu de ça, je pense à toi, et à tout ce que je n’ai pas fait. Je pense à ces choses que j’aurais peut-être dû dire, et aux actes qui ont manqué. Je me souviens de toutes les excuses que je ne t’ai pas faite, à celles que je n’avais pas à faire mais que j’ai l’impression de devoir présenter quand même. Je pense à ces conversations qu’on n’a jamais eues, à celles qui étaient de trop, à ces aveux que je n’ai pas retenus.

Je pense à toi, ce soir, alors que ma vie se remet doucement en place avec des années de déceptions et de larmes, le regard fixé au mur, cherchant ton regard. Je me demande quand j’ai cessé d’être ton amie, et je ne peux que me sentir triste de ne plus faire partie de ta vie… Je pense à toi au passé, comme si tout avait cessé d’exister. J’ai envie de t’écrire, de te parler, et puis je me ravise en entendant les vagues frapper les rochers, en sentant le vent marin caresser mon visage, et l’odeur de la mer s’emparer de mes narines… Je pense à toi ce soir, et j’aurais voulu te parler, t’avoir au téléphone, te dire que tout va mieux et que tu as eu raison de me dire que tout allait s’arranger… Je pense à moi, qui ai été incapable de t’apporter de l’aide quand tu en aurais pu en bénéficier… Et j’espère que, pour toi aussi, tout s’est arranger. Je pense à toi, aux « je t’aimes » chastes et honnêtes que j’aurais pu te dire, parce que tu m’as tant apporté… Et puis finalement j’écris tout ça, tout ce vague de bons sentiments et de regret, parce que je me dis que c’est peut-être finalement mieux comme ça… Peut-être n’avons-nous été, chacun, que des êtres de passage dans la vie l’un de l’autre… Ma pensée, ce soir, s’est égarée près de toi, aussi loin et ignorant que tu sois. Maintenant j’oublie, jusqu’aux prochaines vagues, jusqu’au prochain vide, jusqu’à la prochaine fois.

Publié dans Vie, Divers

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