Il y a bien longtemps...
Larmes de vie,
Qui se mêlent à la pluie,
Dans les fougères, par delà les près
Où le soleil vient se coucher
Elles sont salées comme l’eau de mer
Où l’on allait nager naguère
Ces petites larmes qui trempent mes joues
Maintenant que je suis à genoux…
J’ai le souffle court et je
Ne peux plus continuer ainsi, je
N’ai plus de parapluie et mes chaussures sont mouillées
Je cours à travers la pluie en espérant l’éviter
Les parterres de fleurs sont désormais fanés
Et le soleil ne se lève plus jamais
Les temps heureux se sont écoulés
Comme ces gouttes de pluie que j’ai versé…
Plus de promenade sous le temps gris,
Sur la digue plus aucun amant épris,
Les bancs sont sages et inoccupés
Comme si la terre entière s’était fâchée,
Et les vaguelettes bleues désenchantées
Se sont fracassées auprès des rochers,
Là on l’on marchait dans le temps,
Châteaux de sable et cerfs-volants
Larmes de vent,
Qui passent avec le temps,
Dans mon jardin d’enfant,
Où j’ai passé mes printemps
Les arbres sont tombées
Et ma balancelle s’est cassée
Les enfants ont grandi
Encore tombe la pluie…
J’ai les matins lourds, et je
Voudrais ne plus m’éveiller, je
Ne m’émerveille plus de rien
Et je ne retrouve plus mon chemin
C’est comme si l’hiver m’était resté
Au fond de la gorge à m’empêcher de parler
Mes mots se fondent à haute voix
Ils coulent de ma bouche et je me noie…
Plus de ballades main dans la main,
Les arbres sont morts il n’y a plus rien
Les ruisseaux calmes se sont asséchés
Le silence et le vide se sont installés
Et le doux chant des oiseaux de soleil,
A cédé sa place aux abeilles,
Qui piquent mon coeur doucement,
Là où l’on marchait, il y a bien longtemps.